L’Association des Sociétés Chorales d’Alsace
Fondée en 1856, l’association des sociétés chorales d’Alsace s’est distingué par son dynamisme et ses entreprises originales. En plus des tradititonnels concours annuels, elle a inauguré avec succès le premier Festival de chant à Strasbourg les 1er et 2 juin 1856. Le second festival de 1863 a été un véritable triomphe avec la participation de 93 sociétés chorales (3000 chanteurs), 22 harmonies et fanfares et la présence d’Hector Berlioz qui y a dirigé son oratorio L’enfance du Christ. La guerre franco-allemande lui porte un coup sévère. Le sixième festival régional prévu à Mulhouse en 1870 est annulé. Si les festivals locaux reprennent, les festivals régionaux, en revanche, disparaissent complètement et pas une seule manifestation n’a lieu dans la capitale du Reichsland. Les assemblées générales, auparavant annuelles se raréfient (Strasbourg, 1874; Sélestat, 1879; Colmar, 1883; Barr, 1885). A partir du début des années 1980, les activités de l’Association sont de plus en plus contrariées: la ville de Thann n’accueille pas le huitième festival local en raison d’une interdiction des autorités du Bezirk. L’année 1887 lui est fatale. Le 5 mars, l’Association des sociétés chorales d’Alsace est finalement dissoute. Son journal L’Echo artistique d’Alsace, cesse de paraître. Officiellement, les autorités veulent punir un concert de protestation donné à Besançon en 1885 par la chorale Concordia, membre de l’Association, elle-même sommé de se dissoudre. D’après Auguste Oberdoerffer, critique musical et historien de la musique en Alsace, l’Association, “dissoute sans raison aucune “. En fait, on peut penser que les autorités allemandes sont irrités au plus haut point par le comportement d’une fédération qui n’accepte pas des rangs les orphéons allemands créés au lendemain de la guerre, en particulier le Strassburger Männergesangverein, et qui n’hésitent pas à montrer ouvertement des sentiments francophiles à l’instar de ses trois sociétés fondatrices, la relation tendues entre la France et l’Allemagne, consécutivement à l’affaire Schnaebelé, founissent sans aucun doute un prétexte supplémentaire à l’intransigence des autorités dont sont victime par ailleurs, d’autres sociétés à titre individuel.